Amnesty International dénonce « l’oppression » du pouvoir égyptien après le suicide d’une militante LGBT
Sara Hegazy s’était exilée au Canada après avoir été détenue en 2017 durant trois mois dans une prison du Caire où elle aurait été torturée et violée.
Le Monde avec AFP Publié le 16 juin 2020
La militante LGBT Sara Hegazy s’est suicidée, le 14 juin 2020. Elle s’était exilée au Canada après avoir été emprisonnée durant trois mois au Caire où elle aurait été torturée, selon ses proches. Rapportant la même nouvelle, L'Orient le Jour poursuit...
La militante LGBT égyptienne Sara Hegazy, qui s'est suicidée en exil au Canada après son emprisonnement en Egypte, a subi "l'oppression" du pouvoir au Caire, a accusé lundi Amnesty international.
Sara Hegazy a "vécu une dure expérience en prison en 2017", a tweeté l'ONG, déplorant "l'oppression" subie par la militante "en raison de ses opinions politiques et de son militantisme en faveur des LGBT". Dans le même tweet, Amnesty a cité les derniers mots laissés par la jeune femme avant son suicide dimanche : "L'expérience était sévère et je suis plus faible qu'il ne faut pour résister. Pardonnez moi".
Sara Hegazy avait été arrêtée au Caire après avoir brandi un drapeau arc-en-ciel, symbole des LGBT, lors d'un concert du groupe Mashrou Leila en octobre 2017, dont le chanteur Ahmed Sinno milite aussi pour la cause homosexuelle. Elle a passé trois mois en prison avant d'être relâchée et de s'exiler au Canada en 2018. Victime de stress post-traumatique, elle aurait été torturée pendant sa détention, subissant des violences sexuelles, selon de nombreux militants de la cause LGBT qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux depuis dimanche. Par ailleurs, toujours selon les militants, la mère de Sara Hegazy est décédée pendant son exil sans que celle-ci ne puisse revenir en Egypte pour les funérailles.
Al Jazeera ajoute...
Hegazy was among dozens arrested by Egyptian security forces following orders from the public prosecutor to investigate others who raised the rainbow flag at the same concert.
She was charged with "promoting sexual deviancy and debauchery". Another law student, Ahmed Alaa, was also arrested and charged with "joining a group formed in contrary to the law".
Hegazy spent three months in prison before she was released on bail. However, she suffered from post-traumatic stress disorder (PTSD) caused by the humiliation and mistreatment she faced during her imprisonment, which resulted in a failed suicide attempt. She eventually sought asylum in Canada.
Activists paid tribute to Hegazy on social media, with some using the hashtag #RaiseTheFlagForSarah.
Lire aussi For Sarah Hegazy: In Rage, in Grief, in Exhaustion sur le site de Human Rights Watch
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