Le Kenya est devenu, le 12 août, le premier pays d’Afrique où la justice contraint le gouvernement à légiférer sur les droits des personnes transgenres. Par un jugement inédit, la Haute Cour d’Eldoret a ainsi exigé l’adoption d’une loi garantissant leur reconnaissance et leur protection. Cette décision, qualifiée d’« historique », découle du recours de SC, une femme transgenre arrêtée en 2019 et victime de traitements humiliants en détention.
(...) Jusqu’à présent, les personnes transgenres au Kenya vivaient dans une insécurité juridique totale : impossibilité de modifier leur état civil, absence de protections dans l’accès à l’emploi, à la santé ou à l’éducation, et forte exposition aux violences. Cette précarité s’inscrit dans un contexte où les relations homosexuelles, criminalisées par le code pénal hérité de la colonisation britannique, restent passibles de quatorze ans de prison.
La décision d’Eldoret intervient alors que la région est marquée par un durcissement des politiques anti-LGBT, à l’image de l’Ouganda voisin qui a voté en 2023 une loi répressive prévoyant la peine de mort pour certains actes homosexuels. Au Kenya même, la reconnaissance juridique d’une ONG LGBT par la Cour suprême en 2023 avait déclenché de vastes manifestations, menées par des responsables religieux et des élus conservateurs.
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