Source : 360° Magazine No.175 / Avril 2018 La justice du petit archipel de 1,3 million d’habitant a déclaré inconstitutionnelles ses lois anti-sodomie héritées de la colonisation britannique. Un à un, les bastions de l’homophobie d’Etat tombent dans les Caraïbes. Jeudi, la Cour suprême de Trinidad-et-Tobago a invalidé plusieurs sections de sa loi sur les délits sexuels, notamment ceux qui interdisent la sodomie («buggery») et l’«indécence grave». Ces articles, hérités de la colonisation britannique, faisaient des rapports homosexuels consentis des crimes théoriquement passibles de 25 ans de prison. Le verdict du juge a été accueilli par des cris de joie par quelques centaines de militants LGBT réunis à Port of Spain, qui ont entonné leur slogan «Love is love». C’est un activiste gay trinidadien établi à Londres, Jason Jones, qui avait saisi la justice. «Le juge a choisi d’être du bon côté de l’Histoire», a déclaré Kenita Pacide, du groupe de défense des droits humains OutRight Action International, citée par Reuters. Les lois homophobes, qui comprennent également une interdiction d’entrée dans le pays aux homosexuels étrangers, n’étaient généralement plus appliquées dans l’archipel de 1,3 million d’habitants. L’arrêt de la Cour suprême trinidadienne doit être confirmé en juillet prochain. Avec l’Afrique et le Moyen-Orient, la zone caraïbe est une des dernières régions où l’homosexualité est réprimée pénalement. Des lois anti-sodomie restent notamment en place à Antigua, la Barbade, la Dominique, Grenade, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et surtout en Jamaïque. En 2016, le Belize avait dépénalisé les rapports homosexuels.
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