Le Dr Demetre Daskalakis, l'un des leaders de la santé publique les plus visibles du pays et une voix de confiance de longue date pour les communautés LGBTQ+, a démissionné des Centres de contrôle et de prévention des maladies. Il a dénoncé ce qu'il décrit comme un démantèlement en bloc de la science sous la direction du secrétaire à la santé et aux services sociaux du président Donald Trump, Robert F. Kennedy Jr.
(...) "Je ne peux pas servir dans un environnement qui traite le CDC comme un outil permettant d'élaborer des politiques et des documents qui ne reflètent pas la réalité scientifique et qui sont conçus pour nuire plutôt que pour améliorer la santé publique", a écrit M. Daskalakis. "Je trouve que les points de vue que lui et son personnel ont partagés remettent en question ma capacité à poursuivre mon rôle actuel au sein de l'agence et au service de la santé du peuple américain. Trop c'est trop".
(...) Cette démission est la rupture la plus spectaculaire à ce jour entre les scientifiques de carrière et l'administration Trump, qui a bouleversé des décennies de politique vaccinale, annonçant souvent des changements radicaux par le biais de messages sur les médias sociaux ou d'articles d'opinion. Daskalakis a averti que "l'absence radicale de transparence" et "la manipulation non qualifiée des données pour atteindre un objectif politique" risquent de ramener le pays à une "ère pré-vaccinale où seuls les plus forts survivront".
(...) Depuis des années, M. Daskalakis est en première ligne des épidémies qui touchent de manière disproportionnée les personnes LGBTQ+. Lors de l'épidémie de variole de l'été 2021 à Provincetown, dans le Massachusetts, il a contribué à orienter les messages du CDC sur la pandémie. Un an plus tard, il est devenu l'interlocuteur privilégié de la Maison-Blanche en matière de variole, où il a insisté sur la nécessité d'une sensibilisation culturellement compétente et d'un accès équitable aux vaccins. Ce travail a fait de lui la cible des médias de droite, qui ont fait une fixation sur sa sexualité, ses tatouages et sa présence sur les réseaux sociaux. M. Daskalakis n'a pas réagi à ces attaques et a continué à faire pression pour déstigmatiser les crises de santé publique.
(...) "L'érosion intentionnelle de la confiance dans les vaccins à faible risque, qui favorise les infections naturelles et les remèdes non éprouvés, nous ramènera à une ère pré-vaccinale", a-t-il écrit dans sa lettre de démission. "L'eugénisme joue un rôle prépondérant dans la rhétorique générée et est dérivé d'un héritage que la bonne médecine et la bonne science devraient continuer à fuir".
Dans l'un des passages les plus virulents de sa lettre, M. Daskalakis met en avant son travail auprès de la communauté homosexuelle.
(...) "Pendant des décennies, j'ai été une voix de confiance pour la communauté LGBTQ lorsqu'il s'agit de questions de santé essentielles", écrit-il. "Je dois également citer l'insouciance de l'administration dans ses efforts pour effacer les populations transgenres, mettre fin aux programmes nationaux et internationaux de lutte contre le VIH et mettre un terme à des recherches essentielles pour soutenir l'équité dans le cadre de ma décision.
(...) Il a également lié sa décision au programme plus large de guerre culturelle de l'administration, affirmant que Trump et ses alliés ont "créé un environnement où une violence comme celle-ci peut se produire" - une référence à une récente fusillade au siège du CDC.
M. Daskalakis a attribué sa démission à son grand-père, qui a été tué en résistant au fascisme en Grèce. "Je démissionne pour qu'il soit fier de lui et de son héritage", a-t-il écrit.
Lire le texte intégral (en anglais) sur Advocate et Des fonctionnaires de santé et des experts félicitent Demetre Daskalakis, du CDC, pour s'être défendu lors d'une démission cinglante sur Advocate.
Le responsable des vaccins du CDC démissionne, déclarant que "c'en est assez" de Trump et de RFK Jr.
