RFK Jr., la vaccination et le démantèlement des institutions de santé aux États-Unis

Mélanie Meloche-Holubowski sur Radio-Canada en date du 01 septembre 2025 à 16h01

La Dre Debra Houry, le Dr Demetre Daskalakis et le Dr Daniel Jernigan ont été accueillis par une foule d'employés des CDC, après avoir remis leur démission. Photo : Reuters / Alyssa Pointe publiée avec l'article sur Radio-Canada.

Le licenciement de la directrice des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), la Dre Susan Monarez, cette semaine, a fortement ébranlé les chercheurs et travailleurs de la santé aux États-Unis, ainsi qu'au Canada. Au cœur de cette affaire : le malaise profond que provoque la désinformation disséminée par le secrétaire américain à la Santé, Robert F. Kennedy Jr.

Démissions, licenciements, compressions budgétaires, fusillade : depuis l’arrivée de RFK Jr., le département américain de la Santé et des Services sociaux est en pleine tourmente.

M. Kennedy a promis de mettre la hache non seulement dans les CDC, mais aussi dans l’Agence américaine des médicaments (FDA) et les Instituts nationaux de la santé (NIH).

Mais le départ forcé de la Dre Susan Monarez des CDC a choqué de nombreuses personnes au sein de ces agences, qui estiment que M. Kennedy politise la santé.
 
Nous mettrons à la porte avec grand plaisir toute personne qui n'a pas la même vision que celle du président.
Une citation de Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche.

(...) Près de 800 employés du département de la Santé ont récemment signé une lettre ouverte déclarant que leur patron est une menace existentielle pour la santé publiqueCessez de diffuser des informations fausses et trompeuses à propos des vaccins, de la transmission des maladies infectieuses et des institutions de santé publique, disent-ils.

(...) Le secrétaire à la Santé a annoncé la fin du financement pour le développement des vaccins à ARN messager et l'annulation d'un contrat de 590 millions de dollars américains conclu avec Moderna pour la mise au point d'un vaccin contre la grippe aviaire.

M. Kennedy a annoncé cette semaine qu’il révoquait l'autorisation d'utilisation d'urgence des vaccins contre la COVID-19, ce qui aura pour effet de restreindre l’accès au vaccin pour de nombreux Américains.

Jeudi, M. Kennedy a annoncé que Jim O'Neill, un investisseur dans les biotechnologies, sans expérience médicale, serait nommé directeur par intérim des CDC. M. O'Neill a notamment fait la promotion de traitements contre la COVID-19 non éprouvés, dont l'ivermectine et l'hydroxychloroquine. Il a publié sur les réseaux sociaux de nombreuses théories conspirationnistes remettant en question l’origine du virus de la COVID-19.

Une menace pour les Américains et les Canadiens

Au Canada, la Dre Susan Charlebois est extrêmement inquiète des conséquences de cette crise au sein des institutions américaines de santé. Au début de l’été, cette éditrice médicale pour l'Association médicale canadienne a cosigné un texte d’opinion, plaidant pour que le Canada se prépare à d'éventuels contrecoups.

Je suis incrédule. La situation n’a fait qu'empirer depuis, constate la Dre Charlebois.

Les décisions de l'administration Trump ont réduit considérablement la capacité des agences américaines de santé à collecter des données, à les interpréter et à les partager.

La Dre Charlebois craint que le Canada, qui utilise régulièrement les données américaines sur les maladies infectieuses, soit vulnérable à la résurgence de maladies ou à l’apparition de nouveaux pathogènes.

(...) Pour sa part, sa coautrice, la Dre Jasmine Parma, s’inquiète du retrait de plusieurs bases de données ou d'études des sites web des départements fédéraux.

Les Américains et les Canadiens subiront les conséquences du démantèlement des institutions de santé aux États-Unis, croit cette médecin en santé publique et médecine préventive à l'école de santé publique Dalla Lana de l'Université de Toronto. En 2020, le monde n’était pas prêt pour la pandémie de COVID-19. Je ne peux pas imaginer ce qui arrivera si une nouvelle menace émerge. Les États-Unis se mettent dans le pétrin. Mais ils mettent aussi le Canada dans le pétrin.

C'est pourquoi elle craint la résurgence de maladies infectieuses comme la rougeole, la coqueluche et même la polio, en raison de l’hésitation vaccinale. Déjà, le nombre de cas de rougeole est à des niveaux jamais vus depuis des décennies. Les tragédies que [l'administration Trump] causera sont inimaginables. On va subir des conséquences pendant au moins une génération. Ce sera difficile de renverser leurs actions.

Lire ou écouter l'article intégral sur ici.radio-canada.ca


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